February 18, 2007

Les derniers juifs de Tunisie

Another posting provided by Filippo Petrucci. For his Ph.D. Filippo researches the Jewish history in Arab lands, notably the Maghreb. Below you will find his excellent article Les derniers juifs de Tunisie based on both the study of literature and interviews conducted in Paris, Tunis, Sfax and Djerba. The article originally appeared in Italian in the January 2005 edition of the magazine Teseo. Aurélie Souet has helped with its translation to French.

Les derniers juifs de Tunisie

"Pourquoi est-ce la fin? Parce que c'est l'histoire et que nous n'y pouvons rien". Cette histoire, c'est une histoire parmi tant d'autres, celle du peuple hébraïque avec ses demi-frères arabes, c'est celle des juifs tunisiens. La voix qui essaie d'expliquer la disparition d'une présence bimillénaire, c'est celle de David Guetta, octogénaire Secrétaire du Grand Rabbin de Tunis. Le monde de la communauté hébraïque en Tunisie est mort et ce que les survivants peuvent encore dire n'intéresse personne.

C'est une histoire que peu de gens connaissent et dont encore moins se rappellent, parce qu'il est inutile de célébrer la mort d'une culture quand en même temps c'est un monde entier qui meurt.

En 1946 l'Europe prend conscience de la Shoah nazie, qui a privé pour toujours l'ancien continent d'une partie importante de son histoire. Simultanément s'accomplit un autre holocauste, celui-ci seulement culturel. "Il faut bien utiliser les mots", continue Victor Guetta. "Ce qui s'est passé en Europe est aberrant. Ce qui s'est passé ici, à partir de l'après-guerre et jusqu'aux années 50 est seulement triste: nous étions plus de 80 000 en Tunisie avant le deuxième conflit, 2,5% de la population au moins; maintenant nous arrivons à peine à 2000 (soit 0,02%)".

En recherchant les juifs tunisiens il ne faut pas penser rencontrer des orthodoxes bouclés, alourdis par des chapeaux noirs et de grands manteaux, ni entendre des dialogues en yiddish. Ces clichés représentent les juifs Ashkénazes, du Nord et centre Europe. Ceux du Maghreb sont juifs nés avec la "reconquista" de Isabella de Castiglia: ce sont les Sépharades, qui prennent leur nom exactement de l'Espagne, Sefarad en hébreu. Ils sont semblables aux arabes et beaucoup d'entre aux ne connaissent d'ailleurs pas l'hébreu, à l'exception de ce qu'ils ont appris pour prier à la synagogue. "En vérité je n'arrive même pas à le lire", déclare en souriant Mathilde Arbib, 81 ans, dans sa maison parisienne.

A partir de 1948 plusieurs vagues de juifs ont laissé l’Afrique du Nord pour s'installer en France, en Israël ou dans d'autres pays européens. "Tous mes enfants ont quitté la Tunisie. Après la guerre, les notables arabes firent une proposition à mon mari, qui était un commerçant formidable et très aimé par tout le monde: convertis-toi à l'Islam et tu seras le Président de la Chambre de Commerce de Sfax. Il refusa et répondit: comment pourriez-vous avoir confiance en un homme qui se convertit seulement par intérêt? Puis il est mort, mes fils sont partis et enfin, moi aussi j'ai laissé la Tunisie".

La carte des juifs tunisiens était riche de localités: des petites communautés qui étaient là depuis des siècles avant Jésus-Christ et des milliers d'années avant la prédication de Mohammed. Il y avait des villes et des villages peuplés de juifs partout, sur la côte, dans le désert, jusqu'aux frontières plus perdues avec l'Algérie. Aujourd'hui il reste quelques juifs à Sfax, d'autres peut-être à Soussa et encore dans deux pôles: au Nord de Tunis et au Sud de Djerba. L'île de Djerba, très connue pour ses plages bondées de touristes occidentaux, est selon un adage local, "l'antichambre de Jérusalem". En effet, selon la tradition, la première communauté est arrivée à Djerba en 586 avant JC, après la destruction du premier temple par Nabucodonosor. Ces juifs, pour la plupart de la lignée sacerdotale des Cohanim, amenèrent avec eux une pierre du temple détruit de Salomon pour l'utiliser comme pierre de la fondation de leur synagogue: la Ghriba, la "merveilleuse". La Ghriba est la grande synagogue située à Houmt-Souk, village principal à l'extérieur de Djerba, et est encore aujourd'hui le lieu d'un important pèlerinage annuel. Son nom revient souvent dans les bouches des juifs locaux. "C'est là-bas qu'avec ma famille je me suis réfugiée pendant la guerre", explique Renée Didi, elle aussi pluri-octogénaire. "Nous étions là-bas mais nous avions aussi peur car les allemands ont occupé la Tunisie de novembre 1942 à mai 1943. Quand ils passèrent par Djerba ils étaient alors désespérés. Ils ont pris tous les ex-voto en or qui étaient gardés dans la Ghriba; ils ont aussi fait des choses pires."

Beres Saban, chemisier à la retraite, et sa femme Messaouda peuvent le confirmer "J'avais sept ans et ma femme neuf. Les allemands sont arrivés pendant le Shabbat (le samedi juif), notre communauté étant très religieuse, tout le monde était chez soi. Ils prirent le rabbin Halfon et en le menaçant avec le fusil, ils le poussèrent sur la jeep: ainsi ils ont fait le tour de la 'hara Kebira' et de la 'hara Essghira' (les deux quartier juifs). Ils demandaient 50 kilos d'or sinon le rabbin était mort. Enfin nous avons réussi à trouver 40 kilos dont on a augmenté le poids avec des morceaux de cuir. Je me rappelle que mon père, en voyant le rabbin ainsi humilié pendant le shabbat pleura et se griffa tout le visage de rage."

Messaouda produit du vin avec ses fils (à la maison, avec les pieds) et commente "Malheureusement, moi aussi je me rappelle bien. Ma soeur était mariée depuis un an et elle était enceinte, elle mourait de peur. Et je me rappelle aussi que l'on ne sait rien sur cet or; certains disent qu'il est en Suisse, mais il semble qu'en réalité il ne soit pas arrivé en Allemagne car des bandits arabes l'auraient intercepté dans un village voisin d'ici, à Mareth."

A ce moment-là il y avait presque 6000 juifs sur l'île, aujourd'hui ils sont environ 900. André Zaoui, en octobre 1950, écrivait pour la Revue de la Pensée Juive: "La communauté juive de Djerba a le caractère d'une société ancienne et pauvre: la misère et l'absence d'hygiène sont des règles comme la légende et la superstition. Les vêtements des juifs sont identiques à ceux des arabes, y compris le fez rouge. C'est difficile de les distinguer, leurs femmes sont complètement couvertes comme les femmes arabes". C'est une représentation qui sous certains aspects est encore valable aujourd'hui. Qui imagine un riche quartier juif, qui imagine Anvers et ses tailleurs de diamants, est très loin de la vérité. Pas seulement parce que la 'hara Kebira', unique "ghetto" resté, a des routes poussiéreuses et souvent pas goudronnées, mais surtout parce que c'est encore vrai qu'il est impossible de distinguer entre les fils d'Ismaël et les fils d'Isaac: les deux ont le teint foncé, ils s'habillent de la même façon et ils parlent depuis toujours la même langue, l'arabe. Cette communauté est très religieuse: chaque jour des groupes d'au moins cinq personnes se rencontrent pour prier dans les dix-sept synagogues qui existent outre la Griba, et qui de cette manière restent ouvertes. Toutefois, l'hébreu reste la langue pour la prière, l'arabe la langue pour communiquer. Désormais, il y a une école, financée par la communauté même, où les enfants peuvent aussi étudier l'hébreu moderne. Celle-ci aussi est pauvre, il y a de la poussière partout; les jeunes institutrices, filles de la communauté, enseignent l'hébreu, parlent arabe et s'expriment avec un français élémentaire.

La vie en commun arabo-juive ne semble pas problématique, mais il est facile parmi les jeunes arabes d'entendre des commentaires contre le peuple de David. Ils sont faits à mi-voix, comme ceux de Sofien, 38 ans, un des milliers de chauffeurs de taxi de Houmt-Souk, qui éteint le taximètre pour parler avec nous. "Ici sur l'île il y a 6000 juifs; le casino est géré par eux et c'est pour ça que nous, tunisiens, ne pouvons pas y rentrer." Inutile d'objecter que les juifs sont 900 (environ), et que ce sont les lois du Président Ben Alì qui interdisent un tas de choses à son peuple.

Bessadak Kaies a 27 ans, c'est un petit commerçant de Gabès. Il a un grand sourire et parle tranquillement de tout, il a cette chose typique liée à la relaxation des vacances. Si on le questionne sur les juifs et la Ghriba il hausse les épaules "Oui, il y a eu un attentat en avril 2002, mais personne n'est mort, seulement quelques blessés. Au contraire, selon moi ce sont les mêmes juifs qui ont mis la bombe, pour avoir plus de contrôle sur la police." Le kamikaze qui s'est fait explosé avec un camion, très probablement un membre de Al-Qaeda, a tué 21 personnes, presque tous des touristes allemands. Et déjà en 1985 les murs de l'actuelle Ghriba, rebâtie sur les anciennes fondations dans les années 1930, ont été ensanglantés: un soldat, Hatem Chehibi, qui était là pour maintenir l'ordre, s'est mis à tirer des rafales avec sa mitrailleuse. Quatre morts, dont un bébé d'un an.

Il n'y a pas un anti-hébraïsme déclaré, c'est plutôt un sentiment de malaise répandu, alimenté aussi par le conflit israëlo-palestinien. Mais peut-être pour certains, c'est aussi un triste et long héritage de la guerre. "Nous sommes bien ici, c'est notre pays. Et je dois dire que pendant la guerre beaucoup d'arabes nous ont aidé contre les allemands" raconte Isaac Didi, ancien commerçant de 83 ans, dans son salon à Sfax. "Oui, quelques uns étaient contents des nazis, mais en général tout s'est bien passé avec les arabes." Son épouse Daisy, une des plus belles femmes de Sfax dans les années 60, n'est pas d’accord: "La réalité c'est que les arabes ont toujours collaborés avec les nazis. Je me rappelle qu'un jour, mon père n'avait pas mis l'étoile jaune sur nos vêtements; et quand nous sommes sortis, les enfants - mais aussi les autres - nous ont montrés du doigt en disant "ils sont juifs, ils sont juifs."

Le Président Ben Alì, qui dans tous les lieux publics bénit son peuple, fait tout le possible pour maintenir de bons rapports avec la communauté juive restante (comme avait fait son prédécesseur Habib Burghiba). A Djerba le Gouvernement a racheté une synagogue de 1838, la Bet El, qui, si elle avait finie entre les mains des arabes, devait devenir une partie du marché; maintenant elle est en restructuration, tous les travaux sont payés par la République de Tunisie.

Ben Alì a aussi versé environ 350.000 euros pour faire repeindre la grande synagogue de Tunis, bâtie par des maçons italiens dans les années 30 pour accueillir environ 35.000 juifs, et maintenant destinée à en recevoir moins de mille. Devant la porte il y a plusieurs gardes armées et au moins quatre policiers en civil. A l'extérieur, il est interdit de prendre des photos; à l'entrée un policier en civil montre son pistolet et son badge et demande de présenter un passeport ou une carte d'identité pour en faire des photocopies. Enfin, au moment de sortir a lieu un bref interrogatoire, questions, réponses etc. Toute ces mesures de sûreté peuvent s'avérer inutiles quand passe une carriole pleine de figues de Barbarie: une possible bombe est bloquée devant l'entrée alors que les policiers mangent tranquillement les fruits qui leurs sont offerts, le garçon de la carriole est résigné.

David Guetta lui aussi est résigné: "Quand la Tunisie était encore constituée de tribus, les juifs étaient déjà là, vivaient dans les montagnes avec les berbères. Puis nous avons réussi à vivre avec les arabes; nous avons bien vécu avec les tunisiens qui à mon avis sont des arabes plus doux. Nous avons aussi supporté le talon nazi. Aujourd'hui nous sommes toujours moins nombreux, les jeunes sont presque tous partis et les vieux meurent. C'est dommage? C'est l'histoire, c'est tout."

Filippo Petrucci


Pour cet article, j'ai mené des entretiens à Paris, Tunis, Sfax et Djerba. Pour la rédaction définitive j'ai aussi utilisé:

Histoire des Juifs en Afrique du Nord, André Chouraqui, Hachette, Paris, 1972 (pour les statistiques sur la population tunisienne en général et pour celles sur la population juive de 1909 à 1976)

Les Juifs de Tunisie sous l'occupation allemande p.225-240 dans "CRIMES ENNEMIS EN FRANCE - La persécution raciale", Service d'information des crimes de guerre - Document pour servir à l'histoire de la guerre, Office français d'édition, Paris, 1947 [Jaques Billiet, Directeur du Service d'information des Crimes de Guerre] (aussi pour des statistiques et des données sur la population juive pendant la seconde guerre mondiale)

Juifs en Terre d'Islam, les communautés de Djerba, Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, éditions des archives contemporaines, 1991 (pour l'histoire de l'origine de la communauté de Djerba)

Djerba, ou l'une des plus anciennes communautés juives de la Diaspora, André Zaoui, dans Revue de la Pensée Juive V, Octobre 1950, p.129-136 (passage cité dans l'article)

Les Juifs de Djerba entre crainte et déchirement, Emmanuel Haymann, dans Tribune Juive N° 909, Paris, du 28 Février au 6 Mars 1986 p.14-21 et 23 (pour les données sur la fusillade dans la Griba)

Cliquez ici si vous voudriez lire plus de Filippo Petrucci.

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February 14, 2007

The Weapons Industry, Terni & Saint Valentine



The Origins of Valentine's Day

Most of you will probably know that February the 14th has something to do with a Catholic Saint, hence the name Saint Valentine’s Day. From some internet research I learned that the Saint Valentinus must have been either a priest in Rome, a martyr in the Roman province of Africa, or a bishop in Interamna (Terni). Saint Valentine also is the patron saint of Terni.

The funny thing is that I’ve visited Terni with some Italian friends. Even more funny is that Italians make fun of modern day Terni.

This city in southern Umbria is known for it’s heavy industry, especially the weapons industry. Not quite the romantic little town you might expect in that part of Italy with this patron saint...

Now this is something you want to remember on February the 14th! Not really I suppose, but now you do know that you can comfortably skip at least one town when visiting Italy.

Click here to read more.

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February 12, 2007

Aïd al-Adha / Feast of Sacrifice

I'd like to post something written by my Italian friends Marcella Dalla Cia and Filippo Petrucci.

They recently were in Morocco for a longer period of time and were invited by locals to join them for Aïd al-Adha, the Feast of Sacrifice. This is one of the most important religious events in the Muslim world and the most important one in Morocco.

Filippo and Marcella wrote an interesting article on the origins of Aïd al-Adha, the requirements around the ritual itself, and encountered modern day difficulties executing the ritual.


Che cos’è L’Aïd al-Adha?

L’Aïd al-Adha è una delle feste più importanti del mondo musulmano ed è la più importante per i marocchini; è infatti anche detta Aïd al-Kabir, letteralmente la grande festa. In questa occasione si ricorda un avvenimento fondamentale per le tre religioni monoteistiche di radici semitiche, quando venne chiesto da Dio ad Abramo di sacrificare il suo primogenito.

L’Islam tuttavia si differenzia riportando un’altra versione: non è Isacco (discendente legittimo avuto da Sara) ma Ismaele (nato dalla schiava Agar) il figlio che Abramo deve sacrificare. Pochi istanti prima che il padre dei credenti alzi la propria mano, Dio invia un angelo a bloccarlo e gli suggerisce di ammazzare un montone al posto del bambino. Da qui la tradizione musulmana di sgozzare lo stesso animale, in ricordo dell’avvenimento.

Il rito ha delle regole precise: la bestia deve essere un maschio, avere meno di un anno di vita, essere fisicamente integra e non deve soffrire né prima né durante l’abbattimento, che deve avvenire con un taglio rapido e netto della carotide. Colui che si incarica dell’operazione deve essere un musulmano in stato di purezza rituale e orientando verso la Mecca, la testa della bestia fatta sdraiare sul lato sinistro, deve pronunciare al momento del taglio della gola la formula “Nel nome di Dio, Dio è il più grande”. Il rito avviene con alcuni giorni di differenza nei vari paesi che compongono il mondo musulmano, scostamenti dovuti al rispetto del calendario lunare; avviene lo stesso anche per le altre feste religiose, ad esempio l’inizio e la fine del Ramadan, il mese sacro del digiuno. Si puo’ comunque dire che la festa cada per tutti nel periodo del pellegrinaggio alla Mecca, uno dei cinque pilastri della religione islamica.

Se nei paesi musulmani la pratica dello sgozzamento è ordinariamente eseguita in casa, nel resto del mondo è difficile per i fedeli poterla mettere in atto allo stesso modo e per ovviare ai problemi sanitari si sono trovate delle soluzioni di compromesso: le bestie vengono macellate da mano musulmana in mattatoi comunali sotto il controllo delle autorità religiose.

Eccezioni esistono comunque anche all’interno del mondo islamico e l’esempio più importante viene proprio dalla Mecca dove, vista la enorme massa di pellegrini, sarebbe impossibile trovare spazio sufficiente per permettere a tutti di compiere personalmente il rito. I sauditi hanno trovato la soluzione ideale: il credente compra un montone che sarà sacrificato dal personale addetto negli immensi macelli di recente costruzione nei dintorni della Mecca.

Marcella Dalla Cia e Filippo Petrucci

Click here if you want to read more of Filippo Petrucci.

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February 10, 2007

Master Plan - About the power of Google

Another video from YouTube. It can also be found on www.masterplanthemovie.com and it's the Bachelor's thesis of two German students.

Probably they've put a lot of work into it but I don't know: a German propaganda film depicting a certain group in a certain way? The film's symbolism and message do ring some bells... Money signs? World domination? Conspiracy theories? Or am I going too far now??


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February 7, 2007

Rendez-vous avec Snow Patrol

Nice! I figured out how to put a YouTube video on my blog. See my last posting if you're unsure what this is about. Enjoy the ride :)

February 5, 2007

C'était un rendez-vous

Yesterday Snow Patrol walked away with several awards from the Meteor Ireland Music Awards. Interesting. More interesting even is their video "Open Your Eyes" which features footage of Claude Lelouch's short film "C'était un rendez-vous" (1976).

This film of only 8 minutes has nevertheless gained cult status because it shows Paris from an uncommon angle: the bumper of a speeding car. The bumper of a car? Yes, the camera has been mounted on the bumper of a car. There still is debate about which car exactly...

Click here for the French entry in Wikipedia about "C'était un rendez-vous". Click here if you prefer the English one. Both provide a good read and one is not just a translation of the other. The French entry gives an anecdote on the film(ing) from Claude Lelouch himself.

Almost forgot:
the video itself. Click here to check it out on YouTube. And the song is great too!

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Emotional Moment

Emotional Moment

For the next ten years, I'll drive around with an Irish driving licence. Yes, an Irish one. What makes this so special and emotional? I'll try to explain.

Some time ago I received a letter from the Dutch authorities reminding me that my driving licence would soon expire. Since I always hope that these administrative issues sort themselves out, without me taking any action, I tried to ignore it. Didn't work of course. So two weeks before expiry date, I decided that the easiest thing to do was getting an Irish driving licence. I mean, what difference does it make? It's just another EU driving licence. And flying back to the Netherlands just to extend your driving licence doesn't make sense. Well, those are very valid points, very reasonable, but it didn't take the emotional ones into consideration.

At the Motor Tax Office in Dublin, I had to fill out several forms. Quite easy actually, I would have expected more hassle. But then there was this one question. It read: "Do you want to exchange your current driving licence for an Irish one?" No. Yes. I didn't want to exchange it but I had to. Otherwise it would expire. I hesitated. What does it actually mean, exchanging your driving licence? Do you give up something of your nationality? Your identity? Your driving skills?

I really started to reflect upon my driving situation. Every Monday I wake up to the sound of the lady on the radio announcing yet another "weekend of carnage" on the Irish roads. In Ireland, you can start driving without ever having had a single lesson. A theoretical test is enough. Sure, eventually you'll have to do the practical driving test, but since there aren't enough qualified driving instructors, the waiting list is long and nobody seems to care. Worse, the Irish have an insatiable need for alcohol and many mistakenly think they can combine drinking and driving, something appropriately called "drink driving". As a result, Irish roads are among the deadliest in Europe and road behaviour becomes quite Darwinian where the fittest gets priority - and this rarely is the pedestrian or the cyclist.

This all crossed my mind while filling out that form. Will I start driving like an Irishman? Do I need some pints of Guinness before being able to master the courage and go out there? Nah, I actually don't think so. You can take the driver out of Holland, but you can't take Holland out of the driver! For the next ten years, I'll happily and safely drive around with Paddy in my pocket.

Click here to read more.

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